“Noce en Galilée cherche à pousser mythe et réalité l’un vers l’autre, en une poétisation du réel: une synthèse de l’image, du son, des rythmes, des états d’âme, des paysages qui se conjuguent pour porter un message de liberté” - Rudy Barnet, Wallonie-Bruxelles Images
Depuis quatre mois, les lois martiales sont instaurées dans un village arabe palestinien suite à de violentes manifestations. Le Moukhtar, chef du village, prie le Gouverneur militaire israélien de l’autoriser à marier son fils en grande pompe, et donc d’interrompre le couvre-feu momentanément. Le militaire est tenté de refuser, craignant que la noce ne se transforme en manifestation politique, mais il accepte à condition que toute la fête se termine en 24 heures, et que lui et ses officiers soient présents comme invités d’honneur. Le vieux s’incline, car lors des fêtes, mariages ou deuils, même l’ennemi doit être toléré.
Au village, le Moukhtar essaye de convaincre tout le monde : les habitants réagissent différemment à cette invitation. Il doit alors les rallier à sa décision : ils doivent soutenir son rêve. Noce en Galilée est l’histoire d’un défi au cours duquel deux dieux – au sens tragique du terme – vont s’affronter : le Gouverneur, détenteur du pouvoir militaire et le Moukhtar, détenteur du pouvoir patriarcal. Chacun cherchant à être maître du destin, les deux hommes vont échouer, laissant pour seul vainqueur le peuple, les gens simples du quotidien.
Chaque personnage du film rêve d’atteindre un but, mais en vain. Tout naît pour mourir. Seule réalité : l’échec du marié, d’où va naître en fait un profond amour. Car si la vie et le quotidien sont bien réels, la politique et la religion sont des mythes. Et la Palestine est un pays mythique par excellence. Noce en Galilée cherche à réunir mythe et réalité en une poétisation du réel : une synthèse de l’image, du son, des rythmes, des états d’âme, des paysages qui se conjuguent pour porter un message de liberté.
Avec
Bushra Qaraman
Makram Khouri
Juliano Meir-Khamis
Mohammad Al-Uqaili
Anna Achdian
Sonia Ammar
Youssef Abu Wardeh
Prix de la critique internationale, Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 1987
Concha d’or, Festival international de films, San Sebastian 1987
Tanit d’or, Journées Cinématographiques de Carthage, Tunisia
Prix du publique, Chaumont (France)
Prix Cavens
Prix Humanum
Prix Plateau
Meilleur Film Belge
Meilleur film du Benelux
Finaliste, Prix UCC Belgique, 1987